Ce qui est difficile à obtenir…
Saviez-vous que, Humains y compris, la masse totale des vers-de-terre est supérieur à celles de tous les autres êtres vivants réunis? Même si cette analogie est de moins en moins vraie avec les problèmes climatiques, lorsqu’on s’arrête un instant pour soupeser le poids de nos semblables dans la balance planétaire, on réalise qu’on doit être de l’ordre du grain de sable ou du vers-de-terre. Ce sentiment de petitesse peut être encore plus vertigineux si vous aimez les promenades nocturnes à la lueur des étoiles. Si tout cela vous déprime, nous vous en fait pas, ce dont nous allons parler aujourd’hui devrait donner plus d’enthousiasme et de gratitude pour vivre notre vie d’être humain, décidément si rare et si précieuse dans ce vaste univers. Vous avez sans doute déjà entendu le mot arigatô, qu’on traduit par « merci ». La forme classique de ce mot contemporain est en fait ari-gatai, qui veut dire littéralement « difficile » (gatai) à « obtenir » (ari) ; ou bien qui « existe » (ari) « rarement » (gatai).

Dans le vieux parlé, il prend le sens de « bénédiction », on l’utilise lorsqu’on est très surpris et heureux. Par exemple, ce serait arigatai pour quelqu’un qui a du mal à payer son loyer en in de mois, qu’une de ses vieilles connaissances lui rende l’argent qu’elle lui devait depuis longtemps. Le mot arigatai désigne donc quelque chose qui est rare, sur laquelle on ne peut mettre la main dessus qu’avec beaucoup d’efforts, de difficultés et de chances. Dans ces moments-là, on dit merci : arigato. Son opposé est Atari Mae. Qui veut dire littéralement « toucher devant ». Dans le langage parlé, il prend le sens d’ « évident », « qui tombe sous le sens ». En effet, une
cible qu’on touche puisqu’elle est devant soi n’est pas difficile à atteindre. Comme beaucoup de mots Japonais, ari-gatai vient en réalité du vocabulaire apporté par le bouddhisme. Derrière ce qui est aujourd’hui une expression de gratitude, se cache en réalité une réflexion sur la vie Humaine et son immense valeur. Une description des différentes formes de vies
Dans le vocabulaire bouddhiste, ce mot ari-gatai désigne et qualifie la condition Humaine, car la vie d’un humain est considéré comme la plus difficile à obtenir parmi toutes les autres types d’existences indéniables. C’est ce qu’on appelle les six destinées, ou les six voies de l’existence qui gouvernent tout les êtres possibles et imaginables qui peuvent souffrir ou rechercher le plaisir dans les monde visibles ou invisibles. On pourrait dire qu’il s’agit d’une description bouddhiste de l’organisation de l’univers et des êtres qui le compose, une cosmogonie. Mais, à la manière d’un mandala, voyons comment cela vise à décrire avant tout le cœur de l’individu, puisque c’est l’être humain qui se trouve au cœur de ces six destinés. Chaque être nait dans une des voies et est amenée à renaitre dans une des cinq autre, ou la même en fonction de son karma, c’est-à-dire de ce qu’il a créé en lui durant sa vie. On sépare traditionnellement ces six destinées en deux catégories en fonction du rapport plaisir-souffrance-conscience de la dite existence : les destinées dîtes favorables (Dieux-Asura-Humains) et défavorables (Animaux-Esprit Affamés Enfers). Chaque voie présente des particularités symboliques : une forme donnée, une durée de vie, un habitat différent et surtout une émotion ou une tendance de l’esprit airé vers un domaine ou un autre.

Ces particularités seront vues comme des obstacles ou des tremplins vers l’Eveil. Se réincarner dans notre propre esprit Ainsi l’on associe traditionnellement les dieux au plaisir et à la luxure. Leur vie qui court sur plusieurs milliers d’années et libérée de toutes contraintes physiques est considéré comme un obstacle à sortir de leur propre condition. Puis viennent les « êtres courroucés », équivalent à nos demi-dieux grecs, appelés ici asura. On les associe à un esprit belliqueux, à la colère et à la jalousie. Ayant les dieux pour voisins, ils brulent de désir et de rancœur envers leur propre manque de puissance. Les destinées défavorables sont considérés comme beaucoup trop absorbées dans la souffrance pour chercher à en sortir. Les animaux sont caractérisés par un manque d’intellect et de conscience, un obscurcissement de l’esprit.

Les « esprits afamés » (preta) sont consumés par une soif ou une faim insatiable. Ils sont souvent représentés avec un énorme ventre et une toute petite bouche, ou plus simplement sous les traits d’un squelette ambulant. Quant aux enfers, il en existe une grande variété afin de personnaliser au mieux l’expérience infernale. Cependant, gardons-nous bien de prendre toutes ces voies et ces existences littéralement : « Ils n’existent que dans nos esprits. Il est dit que quelqu’un qui meurt l’esprit imprégné de haines renaitra dans les enfers. Les enfers sont notre propre créaion et peuvent donc être partout, n’importe où. Nous avons l’impression qu’à l’inverse des autres, celui des humains est réellement existant. Pourtant, selon la philosophie bouddhiste, il n’y a aucune diférence entre le royaume des enfers et le monde des humains. Tous les monde ont la même nature, l’un n’est pas plus réel que l’autre. Le monde des humains nous semble plus réels car c’est celui que nous expérimentons. Cete expérience n’est cependant que le fruit de notre esprit. »

La durée d’une vie et de la suivante Puisque nous parlons ici de vie et de mort : il est important de noter que la pensée bouddhiste ne considère pas la vie, et donc en contraste, la mort, comme nous la voyons en occident. On peut voir d’autres cadres à l’existence Humaine que celui qui commence avec les premiers battements cardiaques et qui se init à son arrêt. Le Bouddha questionna justement ces disciple sur la durée d’une vie : Le Bouddha demanda à un religieux : « Quelle est la durée de la vie Humaine ? ». Il répondit : « la durée d’un jour ! ».

Le Bouddha dit : « Mon ils, tu n’es pas encore capable de suivre la Voie ! ». Il ajouta, en s’adressant à un autre religieux : « quelle est la durée de la vie Humaine ? ». Il répondit : « Le temps de prendre sa nourriture ! ».(…) Il ajouta, en s’adressant à un autre religieux : « : « quelle est la durée de la vie Humaine ? ». Il répondit : « Le temps d’un aspire et d’un expire ! ». Le Bouddha dit : « Bien dit mon ils ! On peut dire que tu suis la Voie ! »
A la manières de poupées russes, nous pouvons voir chaque cycle d’aspire-expire comme une
existence à part entière : chaque cellule de notre corps respirant un air différent du dernier cycle de
respiration, qui, comme la marche, nous entraine en déséquilibre après l’expire vers un nouveau cycle. « Le sens de l’article est qu’à chaque pensée nous mourrons à un certain état pour en renaître à un autre. » nous dit le commentateur. Nous savons que notre respiraion est grandement inluencée par notre état mental et émoionnel, et que se produit un retour sur la physiologie de l’organisme, impactant le foncionnement sain des organes. Ainsi l’on nourrit son esprit (son Shen) à travers l’oxygène qui fait circuler et alimente notre sang. Chaque respiraion et ce qui l’accompagne construit donc litéralement notre corp en même temps que notre esprit, le liant ainsi à des habitudes mentales et émoionnelles qu’on a comme « inspirées » à l’intérieur de nous. Les yogis ont observé qu’un homme respirait 21 600 fois sur une seule journée de sa vie, cela en fait des vies successives en seulement 24 heures ! Qu’est ce qui inalement rend la vie humaine si spéciale ? comme le dit Tulkou Rimpotché : « Nous ne sommes pas totalement soumis à notre condiion, et disposons d’une certaine liberté.

La vue de la soufrance des autres nous incite à développer la compassion et nos propres soufrances nous moivent pour y trouver un remède. ». En cela, la vie Humaine est considérée comme la plus favorable des condiions parmi toutes celles qui expérimente plaisir et soufrance. Naître sur cette terre comme Humain plutôt que vers-de-terre n’est pas une évidence (Atari Mae). Même si ça à l’air d’une cible facile à atteindre, l’unique spermatozoïde parmi plusieurs centaines de millions qui a fécondé l’ovule qui nous a fait naître résulte d’un vrai miracle statistique. Quand bien même tout cela serait acquis et naturel, développer de la compassion pour autrui et travailler à remédier à la souffrance n’est pas chose simple ni facile. Accordons nous à dire que c’est Ari gâtai d’étudier, de pratiquer et de transmettre le Shiatsu lorsqu’on est humain.
J’espère que cet article vous aura aidé à prendre conscience de la gratitude de chaque instant
et de chaque inspire ; à guider chacune de vos respirations et celles de vos patients, à travers chaque pressions, vers une existence plus stable, libre, et joyeuse.